Ce dimanche 6 mars 2022, jour du Pardon qui marque le début de notre carême, restera gravé dans nos mémoires.

Le conflit actuel a une caractéristique particulièrement douloureuse. C’est une guerre fratricide. D’un côté, comme de l’autre très nombreux sont ceux qui, comme moi, sont pour moitié russes, pour moitié ukrainiens. Ils sont littéralement écartelés, contre leur gré. Pour ceux qui sont sur place, en Ukraine, c’est la double peine.

Le Malin, le Diviseur (diabolos en grec) a pris le pouvoir. Les paroles sont vaines. Elles sont une arme supplémentaire du Malin. Arrêtons de parler pour essayer de nous recueillir. Je vous demande de me pardonner pour ne pas avoir cru que cette guerre était possible, pour toute parole ou pensée qui vous a blessés, pour tout ce qui a pu contribuer à créer une division entre nous qui formons une communauté unie malgré nos différences qui sont une formidable richesse.

Prions pour la paix, sans oublier qu’elle ne viendra en fin de compte que de nous, et que si nous n’arrivons pas à la préserver entre nous, il n’y aura plus beaucoup d’espoir.

Tous prient spontanément pour les victimes, toutes les victimes. C’est le plus évident. Mais dans tout drame, il faut prier pour qu’aux victimes soit épargné le soulagement factice du désir de vengeance qui risque d’empoisonner longtemps leur vie.

Il faut prier pour que les criminels trouvent le chemin du repentir et le courage de demander pardon.

Il faut aussi prier pour les proches des meurtriers qui portent le fardeau d’un crime qu’ils n’ont pas voulu.

Nous avons beaucoup de mal à comprendre pourquoi Dieu laisse faire. Il laisse à l’homme la liberté d’être les instruments de l’Esprit que nous avons en nous ou d’être les instruments, parfois inconscients, des forces du Malin, parce qu’il sait profiter de nos faiblesses.

Ayons le courage de demander sincèrement pardon, y compris pour notre incapacité à pardonner. Soyons compatissants, laissons agir l’Esprit en nous afin qu’Il nous aide à préserver notre unité. Sans elle, la vie en Eglise n’a plus de sens.