Appel aux dons

Des chrétiens orthodoxes de Troyes ont besoin de soutien.

La paroisse Saint Nicolas de Troyes a été fondée en 1932 par des émigrés venant de Russie. Le propriétaire d’une usine où travaillaient de nombreux ouvriers russes leur a cédé un terrain où ils ont pu construire une église orthodoxe en bois. Cette église a été détruite par une bombe allemande en 1940. Après la Libération, la communauté orthodoxe a pu se réunir pour célébrer des offices d’abord dans un local prêté par nos frères protestants, puis dans différentes églises prêtées par nos frères catholiques. Jusqu’à présent, nos offices sont célébrés dans la chapelle Saint Jean-Baptiste que nous partageons avec une communauté catholique de quartier, elle-même faisant partie de la paroisse de Saint Nizier. Le samedi soir, nous aménageons la chapelle pour nos vêpres et la liturgie dominicale et remettons tout en place le dimanche après la liturgie.

Avec l’aide des délégués à l’œcuménisme, nous cherchons depuis quelques années un endroit ou un local que nous pourrions transformer en église orthodoxe et où nous pourrions nous installer définitivement.

Il y a deux ans, Monseigneur Marc Stenger, évêque de Troyes, nous a proposé une grange auboise après avoir recueilli les avis des responsables de la paroisse de Saint André, son Curé, son Equipe pastorale paroissiale et son Conseil paroissial des affaires économiques. Nous avons accepté cette offre généreuse. La grange, de style architectural champenois, est protégée. Avant de pouvoir l’occuper, nous devons réparer la toiture et effectuer de nombreux travaux de mise en conformité, exigés par la loi, tout en respectant son aspect extérieur.

L’architecte, Maitre Juvenelle, a évalué les frais à 250 000 euros. Une partie des travaux les plus simples pourront être effectués par une équipe de paroissiens pour réduire la somme à rassembler. Notre paroisse est loin d’être riche. Nous avons besoin de votre aide, même la plus modeste. Notre communauté est reconnue comme association cultuelle par la Préfecture de l’Aube – tout don fera l’objet d’un reçu fiscal. Le nom de chaque donateur figurera sur la liste des bienfaiteurs, mentionnés par le prêtre au cours de la préparation de chaque liturgie dominicale. Nous vous remercions à l’avance,

Le marguilier (responsable laïc de la paroisse), le conseil paroissial et l’archiprêtre André Krementzoff, recteur de la paroisse Saint Nicolas en Champagne, de l’Exarchat de tradition russe du Patriarcat Œcuménique.

Vous pouvez adresser un chèque, libellé à l’ordre de « l’Association cultuelle orthodoxe » à notre Trésorier : M. Paul Southarewsky 5, rue du Bois 10320 Bouilly ou faire un virement sur le compte de l’Association cultuelle orthodoxe
 St Nicolas en Champagne :

IBAN: FR52 2004 1010 0200 7514 8H02 329

BIC: PSSTFRPPCHA
Banque Postale – centre financier 54900 Nancy cedex 9

 

5-ème dimanche de carême Troyes 2016

 Dimanche prochain, nous fêterons l’entrée triomphale du Christ à Jérusalem qui sera suivie de la semaine de la Passion qui aboutira à la fête de la Résurrection du Christ. Le Grand carême est un temps de prière, de jeûne et de méditation. Pendant le carême, nous essayons de vivre comme nous devrions vivre en permanence, tout le reste de l’année. Faisons le point. En quoi nous distinguons-nous de ceux qui ne sont pas chrétiens ? En quoi nous distinguons-nous des chrétiens dont le chemin est plus ou moins différent du nôtre, même si nous allons dans la même direction ? Et enfin, sommes-nous vraiment ecclésialisés ?

L’ecclésialisation de notre vie, préconisée par nos prédécesseurs dans l’Archevêché, fait partie de l’héritage que nous avons reçu du Concile de Moscou de 1917-1918. La racine de ce mot est « ecclesia » – « église » en grec. L’Eglise, cette construction mystique dont le Christ est la tête et les vivants et les défunts sont le corps, est aussi l’institution humaine, fondée par le Christ. L’ecclésialisation de notre vie est notre participation à cet édifice à la fois mystique et humain. Elle est un mode de vie, complété par une prière, par un dialogue avec Dieu à la fois individuel et collectif. L’ecclésialisation ne s’arrête pas dès que nous sommes sortis de l’église avec un « e » minuscule. Elle se manifeste aussi, ou ne se manifeste pas dans notre quotidien.

Quelle part accordons-nous à « l’individuel », quelle part accordons-nous au « collectif », et à l’Eglise-institution ? La tentation est grande de se passer d’intermédiaire, avec l’illusion que l’on peut avoir, tout seul, une relation directe avec Dieu. Dans la prière que le Christ nous a léguée, nous n’utilisons que la première personne du pluriel – nous nous adressons à « notre Père». Dans la prière à l’Esprit Saint, dans la prière au Roi céleste, c’est aussi le « nous » qui est utilisé. Dans ces deux prières, il ne s’agit pas d’un « nous » littéraire, il s’agit d’un « nous » collectif qui désigne l’ensemble que nous constituons dans l’Eglise. Le Christ a dit à Ses disciples que « là où deux ou trois seraient réunis en Son Nom, Il serait au milieu d’eux ». C’est en s’appuyant sur ces paroles qu’au cours de la liturgie, le célébrant annonce aux fidèles : « le Christ est parmi nous » et qu’ils répondent : « Il est et Il sera ». Que ce soit dans les litanies ou dans presque toutes les prières, la 1-ère personne du pluriel prédomine très nettement sur la première du singulier. Nous ne passons à la première personne du singulier, nous ne passons au « je », qu’à deux moment de la liturgie : dans le credo : « Je crois en un seul Dieu, (…) et dans la prière avant la communion : « Je crois, Seigneur et je confesse, que Tu es en vérité le Christ, le Fils du Dieu vivant, venu sauver les pécheurs dont je suis le premier ». Le « je » est la marque d’un engagement personnel. Mais nous nous engageons tous ensemble.

Quelles conclusions peut-on tirer de tout cela ? La foi ne peut être qu’individuelle, mais elle n’a aucun sens si elle est centrée sur notre seule personne. La prière doit également, impérativement, être collective. On ne peut faire abstraction de son prochain. D’ailleurs, un prêtre orthodoxe n’a pas le droit de célébrer seul. L’Esprit est, certes, présent en tout lieu, et la prière individuelle est nécessaire et incontournable. Mais le Christ nous demande de la compléter par une prière collective, dont nous ne pouvons faire l’économie. L’une ne va pas sans l’autre. Et la vie spirituelle est plus que bancale, si l’on privilégie la prière individuelle, si l’on estime que l’on peut se passer de la prière collective en Eglise.

Dans la liturgie de Saint Basile nous prions pour ceux qui se sont absentés pour « de justes raisons », pour des raisons de santé ou de force majeure. Cela veut dire que dans la plupart des cas, quand nous n’allons pas aux offices pour «convenances personnelles», pour ne pas dire autre chose, nous nous mettons en dehors de l’Eglise (avec un E majuscule). Le carême est là pour nous aider à retrouver le bon chemin, essayons d’en tirer profit, sans oublier que dans notre paroisse, avec des vêpres et une liturgie mensuelles, le régime est plus que léger par rapport aux normes orthodoxes en vigueur. Gardons à l’esprit que les offices nous apportent plus de bienfaits qu’ils ne nous demandent d’efforts, et que les négliger est dangereux sur le plan spirituel.

Offices de carême d’avril

Le samedi 16 avril, les vêpres célébrées à 18h00 seront immédiatement suivies de l’office de l’huile sainte.

Dimanche 17 avril – liturgie de Saint Basile à 10h30.

Lundi 18 avril à 18h00 – lecture du canon de Saint André de Crête.

Dimanche de Zachée  Troyes 02 / 2016   Lc 19, 1-10

         Nous sommes tous des « Zachée ». Mais qui était Zachée ? Il était le représentant de tout ce qui était rejeté par ses contemporains. Il était riche dans une région où presque personne ne l’était, dans une région où une vie frugale, une vie modeste était la norme. Et sa richesse était le résultat de malversations. La plupart d’entre nous n’entrent ni dans la catégorie des riches, ni dans celle des voleurs en cols blancs. Alors en quoi sommes-nous des Zachée ? Nous le sommes, parce que nous nous péchons en permanence, parce que nous sommes tous des pécheurs. Si nous n’en avons pas conscience, il faudrait alors que nous nous inspirions de l’humilité de Zachée – il veut absolument voir le Christ, mais ne se sent pas digne de l’approcher. Il ne se met pas au premier rang à Son passage, comme il pourrait le faire en tant que notable, il grimpe sur un arbre, sans avoir peur du ridicule. Il fournit un effort inouï – imaginez le directeur des impôts ou un haut-fonctionnaire de Troyes grimpant sur un réverbère ou un arbre, au passage d’un prédicateur qui prêcherait dans les rues de la ville. Notre présence aux offices, elle ne demande pas ce genre d’effort, et pourtant …

Il faudrait aussi que nous nous inspirions de la conversion de Zachée. Il est tellement surpris que le Christ S’invite à Sa table qu’il décide de changer de vie. Lorsque nous participons à la liturgie, nous aussi répondons à l’invitation de Dieu qui nous invite chez Lui, dans Ses demeures que sont les églises de pierre ou de bois bâties par les hommes pour L’accueillir. En cela, nous invitons également le Christ à venir chez nous, et en nous. L’invitation est double, mutuelle.

Il arrive parfois, malheureusement, qu’à l’invitation à la liturgie, soient préférées les invitations du monde. Nous rendons-nous compte de ce que cela signifie ? Aurions-nous honte de donner la priorité à la vie ecclésiale ? Ressentons-nous le même sentiment d’indignité qu’a éprouvé Zachée, ou bien oublions-nous à quel point nous sommes pécheurs, à quel point nous sommes loin de la perfection à laquelle nous sommes appelés – ce qui devrait nous empêcher de dormir ? Estimons-nous que c’est à nous que le Christ devrait être redevable, parce que nous avons sacrifié notre dimanche matin ? Et si, par bonheur, ce n’est pas le cas, si nous nous rendons compte que nous ne méritons pas plus l’indulgence du Christ, que Zachée ne l’a méritée, que faisons-nous en sortant de l’église, que faisons-nous après l’office, dans notre quotidien, pour changer notre vie, comme Zachée a changé la sienne, pour mettre notre vie le plus possible en accord avec ce que Dieu attend de nous ?

Dieu n’attend pas de nous que nous devenions parfaits, Il sait, et les apôtres savaient que cela est impossible, mais Il attend que nous fournissions au moins des efforts, et sans attendre une quelconque récompense.

Les portes du Royaume sont étroites, le Christ les a comparées à celle d’une porte d’entrée à Jérusalem, trop basse pour que les chameaux puissent passer debout et avec leur chargement. Et dans la parabole du « Serviteur inutile », Il nous fait comprendre que si nous parvenons à quelques résultats, nous ne faisons que ce qu’il faut et ne devons en attendre aucune gloire. Malgré ces deux avertissements formulés par des paraboles, continuons de fournir des efforts, même si nous ne constatons que peu de progrès, sachant que si nous le faisons, Dieu compensera nos insuffisances, parce que ce qui est impossible aux hommes et possible à Dieu.

Nous allons entrer la semaine prochaine en période de pré-carême. Il est difficile à raison d’un office par mois de s’en rendre compte. La lecture, en fonction des possibilités de chacun des textes quotidiens, ou au moins hebdomadaires, indiqués dans le calendrier liturgique, aide à cette préparation. Le chemin vers l’ascèse physique est lui aussi progressif. Il se fait en douceur. Le dimanche 6 mars est celui du carnaval c’est à dire de l’adieu à l’alimentation carnée. Commence alors la semaine des laitages et du poisson, auxquels on renonce à leur tour le dimanche du Pardon.